Woema: "Le BIM est essentiel à la réussite des projets en préfabriqué"
Quelles sont précisément les activités de Woema?
"Aujourd'hui, Woema est une entreprise générale de construction spécialisée dans la construction en bois. Nous voulons montrer que le bois peut parfaitement remplacer les matériaux classiques comme le béton et l'acier. Il y a dix ans, nous rénovions principalement des toitures, puis nous avons rapidement ajouté des surélévations et des extensions, avant de nous concentrer de plus en plus sur la démolition-reconstruction, ainsi que sur des projets de construction de plus grande envergure. Woema a connu une croissance rapide et emploie actuellement 22 personnes. Nous accordons beaucoup d'importance au fait de décharger nos clients et les architectes en maîtrisant le processus de construction de A à Z. Nous livrons nos projets étanches à l'eau et au vent, mais nous allons souvent plus loin en nous chargeant aussi du parachèvement et des techniques. En collaborant avec un réseau de partenaires."
Pour qui travaillez-vous?
"La part des particuliers a légèrement baissé et nous travaillons de plus en plus pour des clients professionnels. Nous participons également à des appels d'offres publics. Nous avons par exemple réalisé l'extension de l'athénée de Mariakerke et venons d'entamer un projet similaire à Zomergem. Nous nous chargerons aussi de la construction de la nouvelle cafétéria du parc sportif et récréatif de Blaarmeersen à Gand. L'ancienne cafétéria a été démolie pour faire place à une nouvelle construction durable en bois."
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Contrairement à de nombreuses autres entreprises de construction en bois, vous n'optez pas pour une seule technique de construction spécifique. Pourquoi?
"De nos jours, pour produire efficacement, il faut investir dans l'automatisation. Mais une fois que vous investissez dans un parc de machines pour produire automatiquement des murs à ossature bois, par exemple, vous devez vous limiter à ce créneau pour rentabiliser votre investissement. Nous avons choisi de ne pas nous limiter, car qui sait quelle technologie de construction sera encore pertinente dans cinq ou dix ans? Nous avons surtout investi dans l'acquisition d'une expertise technique afin de pouvoir accepter les projets les plus divers et les plus complexes. Nous disposons ainsi de nos propres ingénieurs pour s'occuper des études de stabilité et de l'ingénierie des projets."
"Cela signifie aussi que nous faisons appel à d'autres entreprises européennes pour la production. Le fait d'avoir digitalisé l'ensemble du processus de façon si poussée nous permet précisément de commander très facilement les éléments auprès d'autres entreprises. Notre méthode de travail nous rend très flexibles et permet de nous lancer des défis et de nous réinventer continuellement. L'approche a beau être standardisée, les projets, eux, ne le sont jamais."
Ce qui nous amène à la digitalisation. Quelle est votre approche en la matière?
"Dès que nous commençons à travailler pour un client, nous élaborons un modèle BIM. Ce modèle 3D très détaillé comprend tous les aspects d'un bâtiment, comme la géométrie, les matériaux et les coûts assortis. Il est très facile de détailler certains éléments. Ce qui nous permet ainsi de facilement sous-traiter la production d'éléments individuels. Nous créons le modèle BIM très tôt dans le processus. Nous le fournissons avec le devis. Le client peut ainsi directement retrouver chaque élément du devis dans le modèle. Le prix de revient devient ainsi très transparent. Cela offre aussi de nombreux avantages lors de l'exécution. Si, par exemple, le chef de chantier ne voit pas tout de suite clairement où certaines vis doivent être placées, il le verra très vite sur le modèle 3D."
"Le BIM est aussi synonyme de collaboration car, idéalement, chacun apporte sa contribution au modèle. Par exemple, lorsque le technicien HVAC nous fournit son modèle BIM, nous pouvons très facilement vérifier qu'il n'y a pas de conflits. Comme des gaines de ventilation traversant une poutre porteuse, par exemple. Sans le BIM, on s'apercevra souvent de ce genre de soucis uniquement sur chantier, avec toutes les conséquences que cela peut impliquer. Dans le secteur de la construction, nous avons appris à ne traiter les problèmes que lorsqu'ils se présentent, mais cela provoque de nombreuses erreurs. C'est une source de pertes et cela entraîne des problèmes de planification et un surcroît de travail. Nous identifions déjà les problèmes potentiels au cours de la phase de préparation, ce qui raccourcit considérablement la phase d'exécution. Pour une nouvelle construction moyenne, la préparation des travaux prend environ 4 à 5 mois. La construction proprement dite prendra à peu près le même temps. Le délai moyen de réalisation d'un projet est donc beaucoup plus court qu'en construction traditionnelle."
Etes-vous content d'avoir décroché cette Brique d'Or?
"Il est toujours agréable d'être reconnu, de sentir que l'on fait quelque chose d'utile pour le secteur. Nous avons misé sur la digitalisation dès le début. D'abord avec le logiciel de CRM Teamleader, puis avec le logiciel d'ERP Business Central, toujours avec notre modèle BIM comme point d'ancrage central. Nous avons parcouru un long chemin. Le fait d'être une jeune entreprise avec un jeune état d'esprit nous a aidés. Il n'est pas simple pour les entreprises plus traditionnelles de faire ce pas aujourd'hui. Par conséquent, les connaissances restent souvent entre les mains d'une ou deux personnes, et c'est dommage. La digitalisation permet aussi de créer une base de connaissances accessible à tous."
"Aujourd'hui, le secteur de la construction doit vraiment s'adapter. Nous pouvons continuer à nous plaindre du manque de travailleurs, mais les chances d'inverser cette tendance sont minces. Les bons travailleurs continueront d'arriver avec parcimonie, mais il est possible de s'attaquer différemment à la préparation des travaux, ce qui simplifiera l'exécution et permettra de réaliser celle-ci avec moins de personnes. Proportionnellement, notre entreprise compte aussi plus d'employés que d'ouvriers."
"Il faut aussi donner à vos collaborateurs la possibilité d'évoluer au sein de votre entreprise. Notre modélisateur BIM a été mon premier collaborateur. Il a fait son stage chez nous, est ensuite devenu chef d'équipe, mais ce n'était pas vraiment son truc. Woema a financé sa formation pour devenir modélisateur BIM et cela fait maintenant un an et demi qu'il fait ce métier. Les connaissances qu'il a acquises sur chantier sont aujourd'hui mises à profit. Si nous ne l'avions pas soutenu, il ne travaillerait peut-être plus ici et nous n'aurions pas évolué aussi rapidement."
De quoi le secteur de la construction a-t-il besoin aujourd'hui?
"D'une bonne préparation, d'une communication ouverte et d'honnêteté. La construction est devenue extrêmement complexe. Personne ne sachant tout, il faut donc faire appel à d'autres pour mener à bien un projet. Si le BIM ne s'implante pas plus vite, c'est parce que la collaboration est insuffisante. Ceux qui travaillent avec le BIM s'isolent encore trop souvent, alors que celui-ci ne devient rentable que lorsque l'on commence à travailler avec celui-ci ensemble. Naturellement, il faut que quelqu'un ose prendre le leadership et assumer la responsabilité finale."
Quels sont les éléments importants pour la réussite d'un projet de digitalisation?
"Nous avons commencé par étudier notre processus. Il faut d'abord savoir ce que vous voulez faire et comment, afin de pouvoir choisir le logiciel approprié. Maintenant que l'ensemble de notre processus s'articule autour du BIM, nous nous sommes aussi mis en quête d'un logiciel d'ERP vraiment adapté, afin de réduire au maximum le chevauchement des données."
Quelles prochaines étapes envisagez-vous en termes de digitalisation?
"À relativement court terme, j'attends beaucoup de la RV. Dès que les lunettes RV deviendront abordables, nous voulons y recourir pour permettre aux gens de déambuler virtuellement dans les projets encore à réaliser."
Que pensez-vous de la construction circulaire?
"Nous rendons les choses beaucoup plus difficiles qu'elles ne le sont. Il suffit de choisir des matériaux durables et de réfléchir logiquement à la manière de les appliquer. Avant, presque tout était vissé, puis nous avons commencé à travailler avec de la colle parce que c'est soi-disant plus rapide, mais nous oublions que de nombreuses conditions annexes doivent être remplies. Par exemple, comme il pleut souvent, le support 'avère souvent trop humide pour permettre un collage correct. Et nous sommes choqués lorsque les toits s'envolent en cas de tempête. Il suffit de revenir à la base et d'utiliser des vis. Nous avons fait la comparaison. En fin de compte, cela ne revient pas plus cher du tout et vous dépendez beaucoup moins des conditions climatiques. On parle beaucoup de durabilité, de circularité et désormais de régénérativité, mais on peut déjà aller très loin rien qu'en réfléchissant correctement."
La construction connaît un creux. Le ressentez-vous aussi?
"Le fait d'être impliqués dans les projets à un stade aussi précoce nous protège quelque peu. Heureusement, nous avons également réussi à décrocher plusieurs gros projets, car nous constatons que les demandes de prix sont moins nombreuses. Le fait que notre façon de travailler permette d'avoir moins de surprises constitue un atout pour les clients. Nous pouvons éliminer un grand nombre de risques liés à la construction, de telle sorte qu'il n'y aura pas de coûts supplémentaires. De tels coûts supplémentaires surviendront uniquement si le client demande au cours du processus des interventions supplémentaires qui n'étaient pas prévues."
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