"Plus c'est exclusif, mieux c'est!" Démarrage sur les chapeaux de roue pour Arto Interieur
Comment avez-vous atterri dans ce secteur?
"J'ai toujours voulu faire quelque chose de mes mains. Quand mon grand-père a pris sa retraite, il a fait de la menuiserie son hobby. Enfant, j'adorais pouvoir aller planter des clous dans son atelier. Mes parents m'ont d'abord obligé à obtenir mon diplôme d’enseignement secondaire général et je leur en suis reconnaissant. Lorsque mes amis ont tous poursuivi leurs études après le secondaire, la vie étudiante m'a également attiré. À l'époque, j'avais subi une sorte de lavage de cerveau et je croyais qu'il fallait obtenir un bon diplôme pour réussir dans la vie. J’ai mis mon rêve de côté et ai fait des études d'ingénieur, qui me convenaient finalement très bien car elles étaient très orientées vers la pratique."
"Après mes études, je suis allé travailler chez Katoen Natie. J'ai vécu et travaillé en Espagne pendant quatre ans, où j'ai occupé un poste de direction. J'avais beaucoup de libertés et de responsabilités, je devais gérer du personnel, mais j’avais trop envie d’être mon propre patron. Je suis rentré en Belgique avec le projet de renouer avec mon vieux rêve et devenir menuisier. Pendant un moment, j'ai envisagé de reprendre une menuiserie existante, mais je voulais vraiment tout faire à ma façon."
Ainsi est né Arto Interieur?
"J'ai effectivement créé Arto Interieur en compagnie d’un homme de métier expérimenté. Nous avons élaboré un business plan, loué un entrepôt et acheté les premières machines. Grâce à mon réseau, j'ai décroché les premières commandes pendant que mon associé se concentrait sur le processus de fabrication. J'ai appris le métier sur le tas en l'aidant dans l'atelier."
C’était en septembre 2019, avant que la pandémie ne paralyse le pays. "Nous avons eu la chance de décrocher directement quelques très belles demandes. Ces personnes prenaient un risque en croyant en moi car, à l’époque, je n'étais pas encore vraiment menuisier."
"Cela peut paraître étrange, mais pour nous, la pandémie est survenue au bon moment. Ces premiers projets étaient très haut de gamme et tout sauf évidents. Nous avons ainsi pu aménager une salle de fitness exclusive, et vu que celle-ci ne pouvait pas ouvrir immédiatement en raison du Covid, nous avons pu travailler plus calmement, ce qui s’est traduit par un résultat vraiment top. Nous avons également pu aménager un superbe appartement dans le quartier Zuid à Anvers, qui a directement fait boule de neige dans ce segment supérieur. En un an, nous avons vraiment appris énormément".
D’autres facteurs expliquent-ils également ce succès?
"Une communication très claire et transparente envers les clients. C'est là une des qualités que j’ai reprises de ma fonction précédente. Même lorsque quelque chose va de travers, il ne faut pas avoir peur de communiquer ouvertement et honnêtement à ce sujet. Après seulement huit mois, nous avons déjà engagé un premier menuisier, un gars très motivé et ambitieux à qui nous offrions davantage de possibilités d’épanouissement que son précédent employeur. Peu de temps après, mon frère nous a également rejoints. Il se charge majoritairement du back-office, c'est-à-dire de tout ce qui se passe en coulisses. Il s'occupe de la facturation, de la comptabilité et de tout le volet financier, de même qu’une partie des activités commerciales. Il recherche aussi activement de nouvelles opportunités. Sa fonction est donc très diversifiée. Aujourd'hui, je m'occupe principalement des contacts avec les clients et de la gestion opérationnelle, mais une fois que les processus et procédures nécessaires seront en place, j’aimerais m'occuper davantage de l'aspect stratégique."
Quelles sont précisément les activités d’Arto Interieur aujourd'hui?
"Nous mettons l'accent sur les intérieurs complets: nous réalisons avec plaisir des cuisines, salles de bains, meubles de cheminée, dressings ainsi que toutes sortes de placards et réalisations sur mesure. Plus c'est fou, mieux c'est. Il n’y a que les escaliers et les portes intérieures que nous ne fabriquons pas nous-mêmes. Pour ceux-ci, nous faisons appel à un autre menuisier, spécialisé spécifiquement dans ce domaine."
De quel projet récent êtes-vous particulièrement fier?
"Chaque réalisation reste spéciale, mais cette année, le Botanic Sanctuary Hotel à Anvers, sort tout de même du lot. Nous avons pu fabriquer tout le mobilier sur mesure pour Hertog Jan, une table pour le restaurant Fine Fleur et l’on retrouve aussi nos meubles dans le spa de l'hôtel. Cette année, nous avons également mené à bien nos premiers projets internationaux (à Sainte-Maxime en France et Lucques en Italie), ce qui a nécessité de nombreuses heures et journées de préparation et planification."
Quelle est aujourd’hui la taille de votre menuiserie et comment voulez-vous évoluer ces prochaines années?
"Après deux ans et neuf mois, nous sommes aujourd'hui neuf. Je n'aurais jamais osé en rêver. Si nous avions été trois ou quatre après cinq ans, j’aurais déjà considéré cela comme un succès. Au cours des prochaines années, nous voulons continuer à fournir à nos clients de belles réalisations sur mesure intemporelles et ramener un peu plus de sérénité en interne. Nous aimerions également travailler davantage pour des partenaires B2B, en leur proposant des travaux de sciage et de fraisage, et nous rêvons de lancer notre propre collection de meubles. Nous rêvons plutôt grand. Il y a tellement de choses qui vont de travers dans le monde de la construction (rénovation). Auxquelles nous voudrions apporter des réponses à plus long terme."
Que faites-vous quand vous n'êtes pas au travail?
"L'entreprise est pour l’instant mon souffle et ma vie. Nous voulons nous améliorer sans cesse et continuer à faire ce que nous faisons avec beaucoup de passion. Je me lève en y pensant et je m'endors en y pensant, ou je ne dors pas parce que j'ai des maux de tête, mais c'est extrêmement intéressant et passionnant."
"Je me ménage délibérément du temps pour faire régulièrement du sport: je vais courir, je fais du paddle ou des exercices d'entraînement à haute intensité. J'aime aller boire un verre et manger avec mes amis, mais aussi prendre du temps pour ma petite amie. Trouver un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée figure en bonne place sur la liste de mes priorités, mais vu que j'aime tellement faire ce que je fais que je n'ai aucun problème avec le fait que la balance penche pour l’instant davantage du côté du travail."
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