Gert Bosch a décidé de relever le défi ultime: posséder sa propre menuiserie
Vous n'êtes pas un débutant dans le métier?
"Non, après mes études dans la section ‘bois’, j'ai travaillé pour une entreprise d’aménagement intérieur de premier plan pendant plus de 20 ans. J'y ai vraiment fait de tout: j'ai installé des meubles, j'ai travaillé dans l'atelier et l'ai également dirigé, je me suis chargé de la vente pendant un certain temps et, les dernières années, je réalisais surtout les croquis de production. J’élaborais ceux-ci dans les moindres détails pour les architectes d'intérieur avec lesquels l’entreprise collaborait. Même si cela m’a longtemps procuré une grande satisfaction, cela a cependant fini par ne plus me stimuler suffisamment. C’est pourquoi, il y a un an et demi, j'ai ainsi démarré Interieur Bosch. J'ai directement embauché deux collaborateurs."
Deux collaborateurs directement, vous étiez confiant?
"Je suis issu d’un milieu d'indépendants, de telle sorte que cela m’a toujours un peu démangé. J'ai finalement mis dix ans pour faire le pas, mais je savais que si c’était pour me lancer, autant le faire directement comme il faut. Avec un hall de production, un parc de machines de qualité et suffisamment de mains pour rivaliser avec les autres entreprises du secteur. Le carnet de commandes est bien rempli, cela montre donc que cette approche a porté ses fruits."
Que réalisez-vous précisément et pour qui?
"Nous sommes spécialisés en aménagement intérieur et réalisons des cuisines, salles de bains, dressings, meubles TV, meubles de cheminée et toutes sortes de placards sur mesure. À côté de cela, nous réalisons également des portes intérieures ainsi que des escaliers et posons du parquet. Soit une panoplie assez large qui nous permet de proposer au client une offre globale."
"J'aime vraiment réaliser des projets pour des architectes d'intérieur et, surtout, j’aime travailler pour monsieur tout-le-monde au niveau local. Une combinaison qui, pour nous, marche bien. Si les projets pour les architectes procurent une grande satisfaction parce qu’ils représentent des défis techniques, les projets locaux sont chouettes parce que vous pouvez les réaliser de A à Z, y compris la conception. Il s'agit souvent de personnes que vous connaissez par l'intermédiaire d’autres personnes ou qui viennent sur recommandation d’autres clients."
"À Anvers, nous avons pu aménager un nouveau loft pour un architecte de renom. Très haut de gamme. C’est le genre de projet qui ne vous lâche pas, je pourrais passer des jours et des nuits à travailler sur le dessin technique jusqu’à ce qu’il soit parfait dans les moindres détails. Comme par exemple abaisser un tiroir de quelques millimètres, afin que telle ou telle louche spécifique puisse y entrer. Mener à bien ce genre de projet procure une sensation fantastique, mais les projets moins ambitieux m'en procurent tout autant. Tout le monde ne peut pas s'offrir un intérieur haut de gamme. Lorsque je peux offrir à ces clients ce qu'ils souhaitent en faisant preuve de créativité au niveau de la conception et des matériaux, c’est aussi un très grand honneur."
Comment les tâches sont-elles réparties? Qui fait quoi?
"Je me charge de tous les préparatifs et du volet administratif. Je réalise les dessins techniques et j'assiste les hommes dans l'atelier, où je m’occupe principalement de la machine CNC. Mes hommes travaillent dans l'atelier et assurent la pose. Vu que c'est l’activité que j'aime le moins faire, je la délègue donc avec plaisir."
Comment procédez-vous? Qu'est-ce qui est important pour vous?
"Tout d'abord, je ne ferai jamais de compromis sur la qualité. Je travaille uniquement avec des grandes marques et ne dérogerai pas à cette règle, pas même pour l'intérieur d'un placard. À côté de cela, je suis très orienté solutions et je remarque que c’est extrêmement apprécié par les clients et les architectes. J'adopte une approche proactive, je réfléchis avec les clients et je rectifie les erreurs dans les concepts. Vous ne m'entendrez jamais dire que quelque chose n'est pas faisable sans directement proposer trois solutions. Je vais très loin dans la préparation afin qu'il n'y ait pas de discussion a posteriori et – surtout – que tout le monde soit satisfait du résultat à la fin du projet."
"Une communication fluide et transparente constitue aussi un de mes chevaux de bataille. Par exemple, j'envoie souvent des photos, des vidéos et des questions depuis l’atelier sur Whatsapp, et je remarque que c’est apprécié, surtout par la jeune génération et les architectes. En général, ils réagissent assez vite, ce qui nous permet de passer rapidement à autre chose."
Vous avez déjà procédé à de nombreux investissements. Y a-t-il autre chose sur votre liste de souhaits?
"J'ai déjà investi dans une déligneuse, une scie à panneaux, une machine CNC, une plaqueuse de chants, une volucadreuse, une presse à plat, une dégauchisseuse et un système de dépoussiérage de qualité. Nous comptons encore acquérir une ponceuse à tambour, mais allons d’abord investir dans des panneaux solaires et une batterie. Ce n’était normalement prévu que dans plusieurs années, mais vu les circonstances, je pense qu'il est préférable de le faire maintenant."
Où vous voyez-vous dans cinq ans?
"Je veux continuer à grandir, mais l'équipe ne doit pas devenir trop grande non plus. J'ai souvent remarqué que la communication commence à poser problème lorsque les entreprises grossissent, tant en interne – les informations n’arrivent pas toujours aux bonnes personnes – qu’à destination des clients. C'est ce que je veux éviter."
"Pour l’instant, je vis vraiment pour mon travail, et cela me convient. J'aime avoir beaucoup à faire. Vu que je suis tellement passionné par ce que je fais, ce n'est jamais trop. J'adorerais que ma femme rejoigne un jour l'entreprise. Si elle pouvait assister les clients, cela me laisserait davantage de temps pour me concentrer sur l'aspect technique. J'aime faire preuve d'une certaine prudence. Avancer pas à pas."
Que faites-vous quand vous n'êtes pas au travail?
"Pas grand-chose. Je me lève parfois à 3h30 du matin pour commencer et m'arrête rarement avant 23h. Avant, j’allais jouer tennis deux fois par semaine, mais maintenant, je ne parviens plus à y aller qu'une fois tous les deux mois. Et puis je préfère souvent dessiner plutôt que jouer tennis. Nous avons trois enfants, l'aîné a 12 ans et le plus jeune 2 ans. Lorsque le petit dernier sera un peu plus grand, je rêve de voyager en famille et découvrir l’Amérique, la Thaïlande et l’Indonésie. Un jour, je finirai par trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée."
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