Christof De Wispeleir: un menuisier désireux d’entreprendre

Qu'est-ce qui vous a poussé à faire ce pas?

"J'avais déjà de l'expérience en tant que menuisier. J'ai étudié pour cela et j'ai travaillé comme menuisier au service d’un patron pendant des années. Lorsqu'une blessure au genou m'a empêché d’exercer mon métier, j'ai travaillé comme fournisseur de bois pendant un certain temps, mais la menuiserie me manquait énormément. Je me suis décidé et ai examiné les options qui s’offraient à moi avec un comptable. Nous avons élaboré un plan financier et l'année dernière, en octobre, De Wispeleir Projects a ouvert ses portes. Ce fut une période difficile, mais je n’ai pas regretté ce grand saut un seul instant. Lorsque le réveil sonne le matin, je n'ai plus l'impression de devoir aller au travail. Les risques financiers sont relativement limités. J'avais déjà accumulé beaucoup de matériel avec les années, mais j'ai par contre investi dans une camionnette décente et quelques outils numériques."

Il existe de nombreuses activités pouvant relever de la menuiserie. Que faites-vous exactement?

"Pour l'instant, mon offre est assez large. Je pose des cloisons en gyproc et je me charge de toutes sortes de finitions intérieures. Je me charge notamment des portes intérieures, des plinthes et des caissons de store, et je pose du stratifié. Les clients peuvent aussi s’adresser à moi pour des meubles sur mesure, même si je fais fabriquer les placards et leurs façades dans une menuiserie industrielle qui a investi dans des machines high-tech pour produire les pièces sur mesure de manière efficiente. Je n’ai pas moi-même l’ambition d'investir dans un parc de machines de cette ampleur; l’installation des meubles me procure davantage de satisfaction. J'ai besoin de variété. Après une semaine à installer des portes intérieures, j'aime me concentrer sur le gyproc. Après un certain temps, je suis prêt à relever un autre défi. La polyvalence de l'entrepreneuriat me plait."

Que voulez-vous offrir avec De Wispeleir Projects?

"Il est très important pour moi de fournir une qualité abordable. J'ai délibérément fait écrire ‘petits travaux’ sur ma camionnette parce que je veux aussi aider les gens qui ont des petits travaux à réaliser. Les tarifs pratiqués pour ce genre de travaux sont parfois exorbitants. J’aime réparer les robinets qui fuient et les portes qui pendent à prix raisonnable. Évidemment, il faut planifier ces travaux de manière intelligente, sinon ce n'est pas faisable financièrement. À côté de cela, je ne travaille qu'avec des matériaux de qualité, que je veux facturer à des prix honnêtes, sans marges absurdes. Les gens qui investissent dans du sur-mesure méritent de la qualité."

Comment vont les affaires en ce moment?

"Ce n'est que mon deuxième trimestre en tant qu’indépendant, mais les affaires vont déjà très bien. Pour avoir une sécurité d'emploi suffisante, je travaille encore partiellement comme sous-traitant, mais des clients privés ont également déjà trouvé le chemin de De Wispeleir Projects. Au début, nous avons immédiatement créé un site web et une page Facebook. J'y poste des photos de temps en temps et cela a tout de même déjà attiré des clients. La publicité sur ma camionnette m’a également déjà valu de nouveaux clients. Les gens sont satisfaits et le bouche à oreille commence à fonctionner. Le fait que je prenne le temps de tout aborder correctement avec eux y contribue assurément. Je veux les impliquer dans le processus afin qu'ils n'aient pas de surprises inattendues."

Où aimeriez-vous être dans cinq ans?

"J'espère que d'ici cinq ans, j'aurai pu agrandir mon garage et le transformer en un atelier plus spacieux avec une scie à panneaux et une toupie de qualité, ainsi qu’avec un petit entrepôt. D’ici-là, je veux également investir dans un logiciel de soutien pour établir des plans, élaborer des devis et assurer le suivi de la facturation. J'espère que j’aurai alors acquis une notoriété suffisante d'ici-là, et être surtout reconnu comme un spécialiste des salles de bains sur mesure. De nombreux menuisiers se concentrent sur les cuisines, alors que les gens recherchent également des salles de bains reflétant leur personnalité. J’entrevois encore beaucoup d’opportunité dans ce créneau."

Y a-t-il un menuisier ou un homme de métier que vous admirez en particulier?

"Sans aucun doute mon grand-père. Il était menuisier et m'a toujours inspiré. Quand j'avais cinq ou six ans, il a rénové notre maison en profondeur. J'ai pris le marteau en main et ai commencé à enfoncer des clous. "Ce garçon tient bien le marteau", disait mon grand-père à ma grand-mère. "Il arrivera peut-être à en faire quelque chose", déclarait-il, et il avait raison. L'amour du métier a sauté une génération, mais a vite mis sur moi son emprise. En accompagnant mon grand-père de temps en temps, j'y ai pris goût dès mon plus jeune âge. Il m'a également appris à toujours fournir de la qualité. "Cela coûte déjà assez cher", disait-il. "Ne fais pas payer aux gens un montant que tu ne voudrais pas payer toi-même pour ce que tu fais."