Olivander : parce que tout le monde mérite un environnement agréable
Pourquoi avez-vous créé Olivander ?
"Enfant, j'aimais beaucoup fabriquer des objets, pourtant mes études m'ont emmenée dans une toute autre direction. J'ai d'abord obtenu une licence en gestion des ressources humaines, puis un master en économie. J'ai commencé à travailler comme consultante financière, mais comme l'envie ne me lâchait pas, j'ai suivi une formation d'ébénisterie en cours du soir. C'est ainsi que j'ai atterri dans le monde de la décoration intérieure et peu de temps après, j'ai créé ma propre entreprise."
Avec une certaine appréhension, je l'avoue : "Je pensais depuis un moment à me lancer comme indépendante mais je ne viens pas d'un milieu d'entrepreneurs et je n'ai pas d'amis entrepreneurs. Mais je savais que je le regretterais toute ma vie si je n'essayais pas. Je me suis directement lancée en activité principale. Je voulais pouvoir y consacrer tout mon temps d'emblée."
De la finance à la menuiserie, c'est un sacré changement ?"
"Avant, j'allais de réunion en consultation et de réunion en réunion et à la fin de la journée, il m'arrivait de me demander si j'avais réellement accompli quelque chose. Maintenant, c'est clair. C'est un travail très enrichissant."
Les études et l'expérience professionnelle de Liesbeth lui sont cependant bien utiles : "En tant que consultante, j'ai visité beaucoup d'entreprises et cela m'a beaucoup appris. Dans une entreprise, le capital humain et le capital financier sont tous deux essentiels. Ils doivent être équilibrés, donc mes deux études se rejoignent très bien ici. "
Que faites-vous exactement ?
"Nous avons choisi de nous concentrer uniquement sur le mobilier sur mesure, mais au sens très large. Nous fabriquons des meubles de cuisine, mais aussi des meubles pour les chambres, les vestiaires et les salles de bains. Bref, tous les meubles que l'on peut imaginer dans une maison. Tout le reste, nous ne faisons pas et c'est un choix conscient, car je pense qu'il est important de vraiment exceller dans quelque chose."
Comment avez-vous décroché vos premiers projets ? Via votre cercle de connaissances ?
"Eh bien en fait, non. Au début, nous avons principalement misé sur les réseaux sociaux pour générer une visibilité, et nous sommes entrés en contact avec des gens que nous ne connaissions pas personnellement. Par la suite, nous avons élargi notre réseau et nous travaillons désormais très régulièrement avec plusieurs architectes et designers d'intérieur avec qui le courant passe bien. Ce sont des collaborations très agréables, où les expertises se complètent et où nous apprenons énormément les uns des autres. Nous avons presque l'impression d'être collègues et j'apprécie cette façon de travailler."
Vous vous êtes rapidement développés ?
"Alors que le reste du monde semblait s'être arrêté pendant la pandémie, chez nous, c'était l'effervescence. Pendant deux ans, nous arrivions tout juste à suivre la demande. Pendant un an, j'ai travaillé seule, puis nous avons été deux pendant un moment et maintenant nous sommes cinq. Trois menuisiers se chargent de la fabrication dans l'atelier, puis de l'installation. Aujourd'hui, je m'occupe principalement du contact avec les clients, des mesures et des détails techniques, tandis que Leen veille au bon déroulement des projets et s'occupe de la gestion du personnel et de la comptabilité. "
"Quand on se développe aussi vite, on tâtonne souvent pour mettre en place les bonnes structures. Je ne suis plus la seule à gérer les projets, les autres aussi doivent avoir toutes les cartes en main. Nous avons une très bonne équipe avec des personnes autonomes qui réfléchissent à la meilleure façon d'optimiser les choses. Nous leur donnons la parole, car après tout, ce sont eux à la réalisation. Nous voulons donc qu'ils aient un cadre de travail qui leur convienne."
Les menuisiers se font rares. Avez-vous eu du mal à trouver du personnel ?
"Oui, et encore maintenant nous avons des postes vacants depuis plus de six mois. Je pense qu'en tant qu'employeurs, nous allons vraiment devoir investir dans la formation de personnes peu expérimentées. Des travailleurs qui viennent d'autres secteurs mais qui sont prêts à se retrousser les manches. Si vous devez attendre que des personnes ayant des années d'expérience passent la porte de votre atelier, vous pouvez attendre longtemps. Nous croyons beaucoup à l'apprentissage sur le terrain et nous proposons des parcours de formation en alternance. Et les collaborateurs que vous avez, vous devez en prendre soin."
La manque de personnel freine votre croissance ?
"Nous devons malheureusement refuser beaucoup de commandes parce que nous n'avons pas assez de bras. Ces dernières années, nous avons investi massivement dans les machines, d'abord dans une scie à format, puis une CNC et une plaqueuse de chants. Il faut aussi un système d'aspiration des poussières et un compresseur, le tout revenant tout de même au prix d'une petite maison. J'aimerais me développer encore plus et la capacité de production est là au niveau des machines, mais je ne veux pas surcharger notre personnel."
"Nous concentrons maintenant notre énergie à améliorer notre savoir-faire et à optimiser notre efficacité. Si des gens frappent à notre porte demain, ils seront les bienvenus, mais la croissance ne doit pas toujours être financière. Vous pouvez également miser sur la croissance de votre équipe. Vos collaborateurs ont-ils droit à l'erreur ? Leur donnez-vous des opportunités de s'épanouir ? La construction est traditionnellement assez polluante, pouvez-vous contribuer à rendre le secteur plus durable en réduisant vos déchets ? Maintenant que les années les plus turbulentes sont derrière nous, ce sont des points sur lesquels nous allons travailler dans notre plan quinquennal."
Quelle image voulez-vous donner en tant qu'entreprise ?
"Nous voulons offrir à nos clients des meubles parfaitement finis ainsi qu'une communication claire et honnête. Lorsque les gens arrivent chez nous, leur projet de construction/rénovation est déjà en grande partie terminé et souvent, on constate que la façon de communiquer des entreprises génère une grande frustration chez les clients. Une communication claire est essentielle pour nous, même en cas de difficultés. Les livraisons sont parfois retardées, et lorsque vous faites les choses vous-même, il peut toujours y avoir un souci. Ce ne sont pas des messages agréables à transmettre, mais ne rien dire ne fait qu'aggraver la situation. Nous mettons toujours cartes sur table et nous proposons une solution, car au bout du compte, le client doit avoir le sentiment que son argent a été correctement investi."
Liesbeth ne sait pas si cela les distingue vraiment des autres agenceurs d'intérieur. "Je n'observe pas vraiment comment procèdent les autres, nous travaillons vraiment à notre manière. Nous faisons ce qui nous semble bon pour nous, d'une manière qui fonctionne pour l'équipe. J'aime aussi beaucoup discuter avec des entrepreneurs actifs dans des secteurs plus innovants. Je m'informe sur comment se passent certaines choses là-bas, et si nous pouvons les transposer dans notre secteur."
C'est un conseil qu'elle donne aussi volontiers aux autres agenceurs d'intérieurs et menuisiers : "Ne regardez pas trop à gauche et à droite, mais exploitez vos propres points forts. Lancer une entreprise est difficile. Quand vous travaillez toujours sur votre entreprise le soir et le week-end, c'est bien de pouvoir mettre votre énergie dans des choses qui vous rendent heureux, et non dans ce que vous pensez devoir faire juste parce que c'est comme ça. "
Avez-vous encore du temps pour des hobbies en dehors du travail ?
"Je fais régulièrement du VTT. Dans notre société, on applaudit souvent ceux qui passent leur temps à travailler, mais ne pas avoir le temps de voir nos amis ou de faire des choses amusantes ne devrait pas être une telle source de fierté. Je l'ai appris à mes dépens, mais je ne pense pas qu'être indépendant signifie automatiquement devoir travailler 80 heures par semaine. Sur mon vélo, je profite de la nature, je peux me vider complètement la tête et me détendre. Et lorsque je descends de mon vélo, bien souvent, j'ai trouvé une façon d'aborder certains problèmes auxquels je suis confrontée."
Lire cet article gratuitement ?
Il suffit de créer un compte gratuitement.
-
Lire quelques Plus articles gratuits chaque mois
-
Choisissez vous-même les articles que vous souhaitez lire
-
Restez informé via notre newsletter